dimanche, avril 10, 2005

Du confort de mon canapé

Ni tout à fait éveillée ni endormie pour autant, je mettais à profit mon jour de congé pour paresser au lit éhontément.

Je réfléchissais aux différents moyens dont je disposais pour me débarrasser des meubles rapidement, aux quelques affaires que je voulais conserver me disant que, somme toute, après plus de 25 ans à accumuler, j'avais réussi à ne pas me laisser possèder par trop de choses.

Je glissais rapidement du contenu au contenant, me rappelant de mon arrivée dans l'appartement, de l'urgence avec laquelle je m'étais jetée dessus, de ma terreur à l'idée d'y dormir seule.
Je me souvenais de mes ruses pour qu'il y ait le plus souvent possible quelqu'un avec moi, au moins jusqu'à ce que je sois suffisament défoncée pour ne plus m'inquiéter de rien.
Je me souvenais d'avoir hébergé les amis, les amis d'amis, les amants, les connaissances, la famille, les parfaits inconnus.
Je me souvenais du temps où je n'y habitais quasiment plus, passant de temps à autres, me demandant qui j'allais trouver.
Je réalisais que ces temps étaient révolus, que j'allais bientôt définitivement donner mes clés, que n'y accorderais plus mon hospitalité.

Et puis le téléphone s'est mis à sonner, me tirant de mes pensées :

"Allo, Chfaik? Chuis en galère, on viens de se séparer avec Lucie, chais pas où aller."

"Bah t'as qu'à venir à la maison."