Faut arrêter de m'envoyer des mails avec des questions qui remuent, hein.
Comment je l'ai pris ?
Mal. Très mal.
Et pourtant ça faisait longtemps que je me préparais à cette idée. Mon ex était poly-toxico depuis des années, les peines de prisons qu'il a purgé n'ont en rien arrangé son état de santé. En tout état de fait, les médecins ne lui donnaient que peu de temps.
Mais rien n'y a fait. J'ai jamais pensé que ce serait si tôt, si brutal, si sordide. Je n'ai jamais pensé que je n'aurai pas le temps.
On a vécu une relation très difficile. Quand je suis partie, je ne lui ai presque rien dit. J'ai pensé que ce saurait mieux de laisser un peu de temps avant d'en parler avec lui, de laisser les choses se calmer, la violence, la colère se désagréger. Le fait de le croiser une ou deux fois quelques temps après me l'a confirmé. C'était encore très tendu, très conflictuel. Il était encore dans la relation, le potentiel, il n'avait rien remis en question. Moi, je voulais me reconstruire, retrouver un semblant de sécurité. Alors, je l'ai mis entre parenthèses. Juste pour quelques temps pensais-je.
J'ai changé d'adresse, de numéro de téléphone, j'ai définitivement dit au-revoir à ses enfants, j'ai arrêté la coke, j'ai trouvé un boulot qui comblerait mes besoins d'ailleurs, j'ai arrêté de voir nos amis ou parasites communs, j'ai trouvé un appart avec suffisament de portes et de verrous pour pouvoir m'endormir la nuit, j'ai noué des liens avec des gens capables de me recadrer. Je ne me suis pas construit d'avenir, je me suis occupé de mon présent.
J'espérai qu'il en faisait autant lui-même, que les jolies choses que je lui avais fait frôler l'avaient assez ébranlé pour le motiver à changer, pour lui donner envie de construire, de trouver quelqu'un de bien. Et puis je suis devenue suffisament confiante pour aller lui demander. Mais j'ai jamais eu la possibilité. Il s'est évaporé avant.
Après ?
Après c'est l'habituel règlement de compte funéraire. Les accusations, les culpabilisations, les interdictions d'assister à la cérémonie, les mauvaises langues qui se délient.
Et moi, au milieu de tout ça, avec mon paquet de mots, de questions, de constats à lui dire.
Alors depuis je vais les lui souffler en douce, quand je sais que personne n'y sera. Je m'assoie à côté de sa tombe, je lui murmure ma vie, mes rêves, mes peurs, mes tout, mes riens. Je l'engueule pour ce qu'on aurait pu, pour ce qu'on aurait du. Je le remercie, de m'avoir accueilli, de m'avoir appris le bonheur de la vie avec ses enfants. Et même si souvent je me collerai des baffes à causer à quelque-chose qui n'existe pas, c'est plus fort que moi, j'y retourne, encore.
Aujourd'hui ?
Je ne sais pas.
J'oscille entre la culpabilité de ne pas avoir été là, le soulagement de ne pas avoir été raide défoncée à ses côtés. J'ai un goût d'inachevé et le sentiment d'avoir beaucoup appris. Je crois qu'en fait l'important c'est qu'il soit apaisé, enfin, c'est toujours ce qu'il me disait souhaiter.
Mal. Très mal.
Et pourtant ça faisait longtemps que je me préparais à cette idée. Mon ex était poly-toxico depuis des années, les peines de prisons qu'il a purgé n'ont en rien arrangé son état de santé. En tout état de fait, les médecins ne lui donnaient que peu de temps.
Mais rien n'y a fait. J'ai jamais pensé que ce serait si tôt, si brutal, si sordide. Je n'ai jamais pensé que je n'aurai pas le temps.
On a vécu une relation très difficile. Quand je suis partie, je ne lui ai presque rien dit. J'ai pensé que ce saurait mieux de laisser un peu de temps avant d'en parler avec lui, de laisser les choses se calmer, la violence, la colère se désagréger. Le fait de le croiser une ou deux fois quelques temps après me l'a confirmé. C'était encore très tendu, très conflictuel. Il était encore dans la relation, le potentiel, il n'avait rien remis en question. Moi, je voulais me reconstruire, retrouver un semblant de sécurité. Alors, je l'ai mis entre parenthèses. Juste pour quelques temps pensais-je.
J'ai changé d'adresse, de numéro de téléphone, j'ai définitivement dit au-revoir à ses enfants, j'ai arrêté la coke, j'ai trouvé un boulot qui comblerait mes besoins d'ailleurs, j'ai arrêté de voir nos amis ou parasites communs, j'ai trouvé un appart avec suffisament de portes et de verrous pour pouvoir m'endormir la nuit, j'ai noué des liens avec des gens capables de me recadrer. Je ne me suis pas construit d'avenir, je me suis occupé de mon présent.
J'espérai qu'il en faisait autant lui-même, que les jolies choses que je lui avais fait frôler l'avaient assez ébranlé pour le motiver à changer, pour lui donner envie de construire, de trouver quelqu'un de bien. Et puis je suis devenue suffisament confiante pour aller lui demander. Mais j'ai jamais eu la possibilité. Il s'est évaporé avant.
Après ?
Après c'est l'habituel règlement de compte funéraire. Les accusations, les culpabilisations, les interdictions d'assister à la cérémonie, les mauvaises langues qui se délient.
Et moi, au milieu de tout ça, avec mon paquet de mots, de questions, de constats à lui dire.
Alors depuis je vais les lui souffler en douce, quand je sais que personne n'y sera. Je m'assoie à côté de sa tombe, je lui murmure ma vie, mes rêves, mes peurs, mes tout, mes riens. Je l'engueule pour ce qu'on aurait pu, pour ce qu'on aurait du. Je le remercie, de m'avoir accueilli, de m'avoir appris le bonheur de la vie avec ses enfants. Et même si souvent je me collerai des baffes à causer à quelque-chose qui n'existe pas, c'est plus fort que moi, j'y retourne, encore.
Aujourd'hui ?
Je ne sais pas.
J'oscille entre la culpabilité de ne pas avoir été là, le soulagement de ne pas avoir été raide défoncée à ses côtés. J'ai un goût d'inachevé et le sentiment d'avoir beaucoup appris. Je crois qu'en fait l'important c'est qu'il soit apaisé, enfin, c'est toujours ce qu'il me disait souhaiter.
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