vendredi, février 04, 2005

Une ville où il fait bon vivre

Moui, ça doit sûrement être vrai.

Ne serait-ce qu'au vu de l'accroissement galopant du parc immobilier. Encore ce matin, je remarquais quelques cabanes de fortune de plus dans ce tout nouveau bidon-ville. Et tout confort qui plus est. A 50 mètre de la gare, entre parc animalier et centre commercial. On voit que c'est très bien situé.

Et puis, il n'y a qu'à demander à cet homme qui encore hier m'a béni pour lui avoir souri, pour lui avoir juste parlé. Il vous dirait à quel point les couloirs glacials de Perrache sont si plaisant pour y dormir. Comme il est doux de se faire piétinner chaque jour par les flots incessant des voyageurs indifférents, des habitants méprisants.

Quant aux infrastructures, elles y sont si modernes, si humaines. Tenez, à la prison de Saint-Paul, pour lutter contre l'isolement carcéral, les détenus ont tout le loisir de partager leur cellule avec les rats et les cafards. C'est sûr, ils doivent nouer des liens.

Encore une chose, à Lyon, on a quand même le goût de l'esthétique. Toutes ces prostituées disséminées dans les quartiers huppés, ça fesait tâche. La vulgarité de leur gouaille, de leur tenue, c'était une atteinte au bon goût. Maintenant, c'est quand même beaucoup mieux, les allées sont dégagées, les putes délocalisées. Elles vivent heureuses, elles sont cachées.

Mais en fait, à Lyon, s'il y a bien une chose dont on peut se vanter, c'est quand même la liberté d'expression. On peut, à l'image de ce professeur Gollnisch, déclamer à qui veut l'entendre (et même aux autres) de belles thèses négationnistes et continuer avec la bienveillance de l'état de former les esprits dans une prestigieuse université.

Oui, vraiment, y a pas à dire, il fait bon vivre içi.